Oubliez les chiffres exceptionnels des cycles d’homologation… Voici un essai vérité sur un parcours tracé en région parisienne pour connaître la consommation d’une Audi A3 Sportback e-tron sur 130 kilomètres.
ça fait quelques années, les constructeurs se font plaisir lorsqu’il faut passer leur gamme à l’homologation. Le « à nouveau » cycle européen de conduite, utilisé pour officialiser la consommation de carburant et les émissions polluantes date de juillet 1973. Problème, il n’est pas du tout représentatif de la conduite actuelle.
L’exemple canadien: http://www.rncan.gc.ca/energie/efficacite/transports/voitures-camions-legers/achats/7488
La température doit être de 20°C, avec une accélération de 0 à 50 kilomètres par heure en 26 secondes et une vitesse moyenne de 33 kilomètres par heure. Sur 20 petites minutes, seules 60 secondes sont parcourues à plus de 70 kilomètres par heure, avec une pointe à 120 kilomètres par heure pendant seulement dix secondes. Vous comprenez maintenant pourquoi les consommations indiquées par les constructeurs sont inatteignables en dehors d’un circuit. Cette décision politique a amplement modifié le marché… Je reviendrai sur ce point, un jour. Par ces données d’homologation, Audi annonce que son A3 Sportback e-tron consomme 1, 5 litre / 100 kilomètres… Il faut bien avouer que ce serait une révolution !
Audi A3
Un cercle de 130 kilomètres
Voici le chemin de 126 kilomètres. Il mixe de la cité (dans les quartiers périphériques et une traversée de la capitale de la France), des voies rapides très fréquentées (A6B, A3, A86), des voies rapides à 110 kilomètres par heure (A1) et un peu de Boulevard Périphérique. Départ aux batteries chargées : 40 kilomètres d’autonomie et un réservoir d’essence suffisamment rempli pour parcourir 460 kilomètres en plus. Quatre modes de conduite sont proposés par l’A3 Sportback e-tron. Pour éviter de jouer à l’ingénieur et pour rester au maximum dans des conditions réelles, je laisse le système en « voiture ». Le véhicule automobile choisira lui-même de recourir au moteur électrique ou au TFSI. Première portion dans des villes de banlieue avec une circulation fluide, allant à la N7 sous l’aérodrome d’Orly. Les six premiers kilomètres sont parcourus sur les batteries. Passés les 70 kilomètres par heure sur la Nationale, le moteur essence se met en route. Pointage après 7 kilomètres : 34 kilomètres d’autonomie électrique, 0, 9 litre / 100 km d’essence, 23 kilomètres par heure de moyenne en 17 petites minutes.
Audi A3
D’Orly à Roissy, ce ne sont que des « voies rapides urbaines ». N7, A106, A6B, Périphérique, A3, A1. On roule en premier aux environs de 70 kilomètres par heure, quelques ralentissements sur le boulevard périphérique puis 110 kilomètres par heure vers Roissy. Sur ce genre de route, surtout après avoir quitté la capitale de la France, le moteur essence est amplement sollicité. Mais en adoptant une conduite coulée, il est possible de s’en passer sur plusieurs centaines de mètres. Et chaque décélération offre un peu de performance aux batteries. A Roissy, après 45 kilomètres, il reste 23 kilomètres d’électricité et la consommation d’essence s’élève à 2, 4 litres / 100 km. 49 kilomètres par heure de moyenne en 56 petites minutes. Retour vers la capitale de la France par l’autoroute du nord pour atteindre l’hôtel de ville. Cette fois, le moteur électrique est utilisé, même sur la voie rapide. Une fois le boulevard périphérique passé, les accélérations et freinages entre les feux rouges de la capitale semblent ne pas entamer le reste de la batterie. Alors que le moteur essence se remet en fonction régulièrement. Face à la mairie de la capitale de la France, après 76 kilomètres, il reste 3 kilomètres de batterie avec une consommation de 2, 0 litres / 100 km. 41 kilomètres par heure de moyenne en 1h52. Batterie virtuellement vide… La suite du parcours ne bénéficiera pas de la charge faite avant le départ. La consommation risque donc d’augmenter amplement, sans profiter de ce qui fait l’avantage de la technologie de l’A3 e-tron : la charge sur le réseau électrique. Bifurcation vers l’ouest pour atteindre le Château de Versailles. Sortie de la capitale de la France, même au moyen du soutien de moteur TFSI, puis de la cité à travers les Hauts-de-Seine vers les Yvelines. Au centième km, face au Château, il reste 2 kilomètres d’autonomie électrique pour une consommation de 2, 9 litres / 100 km. 36 kilomètres par heure de moyenne en 2h43. Retour vers le point d’origine par la N12, l’A86 et l’A6. Comme depuis l’entrée dans la capitale de la France, le moteur électrique est surtout présent en soutien au cours des décélérations. Batterie quasiment vide, le réservoir d’essence dispose du relais. En faisant quelques efforts basiques d’éco-conduite, il est possible de préserver une consommation inférieure à 6 litres / 100 km. A l’arrivée, après 126 kilomètres parcourus en 3h19 (38 kilomètres par heure de moyenne), il ne reste que 3 kilomètres de batterie pour une consommation d’essence moyenne de 3, 3 litres / 100 km.
Conso minimale
Avec une quarantaine de kilomètres d’autonomie en tout électrique, l’Audi A3 Sportback e-tron peut longuement se passer de la moindre goutte d’essence. Jusqu’à 100 kilomètres, il est possible d’utiliser moins de 3 litres d’essence. Et ça, c’est quand même une immense performance ! Au-delà, d’une centaine de kilomètres sans recharger, la technologie devient moins pertinente. Mais qui garantit plus de 100 kilomètres par jour ?