Sur le papier, elles sont complémentaires. De fait, les technologies électriques et hybrides qui se rechargent ont parfois tendance à entrer en rivalité, surtout lorsque la fiscalité et les aides de l’Etat s’en mêlent…
Le cas français
Orientées à la faveur du tout électrique, les aides de l’Etat françaises n’en sont pas moins généreuses vis-à-vis des véhicules hybrides qui se rechargent. Toutes aides déduites, la différence de prix à l’achat tourne pour le moment à l’avantage du tout électrique du fait d’un prix programmé la plus part du temps inférieur à celui d’un modèle hybride qui se recharge de gamme qu’on peut comparer. Depuis 2010, les volumes de vente sont nettement à l’avantage des modèles tout à l’électricité. Les projets d’implantation de bornes de recharge (Bolloré, EDF, syndicat départementaux d’électricité, région, etc) devraient contribuer à renforcer encore l’attractivité des véhicules à l’électricité. Des véhicules dont la pertinence n’est plus à démontrer pour vous apporter des réponses aux attentes en mobilité de millions d’automobilistes qui ne parcourent jamais plus de 100 km par jour au volant de leur véhicule automobile.
Qu’est-ce qu’un véhicule hybride ? http://fr.wikipedia.org/wiki/Automobile_hybride_%C3%A9lectrique
Le cas néerlandais
Contrairement à notre territoire, ces deux derniers mois, ce sont surtout les acheteurs de véhicules hybrides qui se rechargent qui ont bénéficié à plein des bénéfices des impôts accordés à ce genre de motorisation. Vendu à plus de 10 000 exemplaires, le Mitsubishi Outlander PHEV est à l’hybride qui se recharge ce que la ZOE est à l’électrique en France. L’an second, l’évolution des bénéfices des impôts accordés aux véhicules qui se rechargent a toutefois conduit à rééquilibrer la répartition des ventes au bénéfice des modèles tout à l’électricité. Difficile à ce stade de dire comment va évaluer le marché. Evolution de l’offre aidant, les véhicules hybrides qui se rechargent devraient continuer à être une part des ventes. Au détriment du 100 % électrique ?
Le cas de l’Allemagne
Premier marché des voitures de l’Union Européenne, l’Allemagne n’a pas fait preuve de volonté pour accroître le taux de pénétration des technologies à l’électricité et hybrides qui se rechargent. L’électrique à batterie s’avérant être pris en compte allant à présent comme inapproprié aux usages sur autoroute, les constructeurs allemands misent donc surtout sur l’hybride qui se recharge pour convaincre les conducteurs d’automobiles de mettre un pied dans l’électrique. L’autre variable qui pourrait faire bouger les lignes à court/moyen terme, c’est la transition énergétique. Avec un coût devenu très compétitif et des installations qui continuent d’augmenter en nombre, l’énergie solaire photovoltaïque arrive en tête des excellentes raisons pour passer de l’auto à essence à l’auto à énergie locale et renouvelable. Une vraie vie renforcée par l’association très forte – qui reste à bâtir – entre VE à batterie d’un côté et solaire photovoltaïque de l’autre. Dans tous les cas, il fait peu de doute qu’au pays des grosses automobiles de qualité, l’hybride qui se recharge devrait très facilement s’imposer face au tout à l’électricité.
Que le meilleur gagne
Mainte fois reportée, la transition énergétique du parc des voitures mondial est à présent enclenchée. Une transition qui s’annonce longue, semée d’embuches, et qui sera nécessairement plurielle. A court terme cependant, la technologie hybride qui se recharge – aussi imparfaite soit-elle dans plusieurs périodes – devrait assez facilement s’imposer face à l’électrique pur. Toujours pour les mêmes raisons : une polyvalence identique à celle d’un véhicule thermique qui ne contraint pas les conducteurs d’automobiles à utiliser de nouveaux comportements. L’époque du tout véhicule automobile à beau être définitivement derrière nous, pour de plus en plus d’automobilistes, le véhicule automobile est un mode de transport à tout faire : emmener les enfants à l’école, faire les courses, aller au travail, partir en week-end en famille, partir en vacances à l’autre bout de la France… A ce petit jeu, l’hybride qui se recharge devrait recueillir la majorité des suffrages sans être pour autant un service miracle pour répondre aux enjeux de notre ère. Une question demeure : les constructeurs arriveront-ils à démocratiser rapidement l’accès à cette technologie dans des échéances raisonnables ? En France notamment où les véhicules du segment B totalisent à eux-seuls plus de 40 % du marché du neuf, la question se pose avec force. Rendez-vous d’ici quelques années pour dresser les premiers bilans. En attendant, les pronostics sont ouverts…