Commercialisée depuis 2010, la deuxième production de la Citroën C4 effectue une carrière honorable, mais sans grand réussite (450 000 exemplaires depuis sa sortie). Après une première production au style marqué, au plaisir de conduite de référence au prix d’une certaine fermeté, Citroën a ensuite rétabli le confort, cher à la dénomination commerciale, au centre. En sus, le design est plus sage et robuste. Une vraie Citroën qui a néanmoins dû souffrir de ses cousines avec l’insolite DS 4 et l’ambitieuse Peugeot 308 (voir notre essai). Dotée d’une nouvelle plate-forme légère EMP2 lui offrant le meilleur rapport comportement/agilité/confort de la catégorie, cette dernière profite aussi d’un intérieur de qualité et moderne…

Le pari de la modernité

Citroën C4

Pour revenir dans la course, la C4 se met au goût du jour avec de nouvelles technologies moteur et le récent écran tactile du groupe. Que vaut-elle sur les belles voies des environs de la cité phocéenne ? Réponse ci-dessous ! Un coup de pinceau subtil, mais commode. Subtil, très subtil, pourrait-on dire ! En attendant de voir arriver la grille avant des C4 Cactus (voir notre essai) et Picasso sur la prochaine production de C4, Citroën a donné un coup de jeune à ses idées. A l’avant, ils sont assombris, plus en relief, et intègrent des feux de jour à leds. Derrière, ils sont redessinés à l’intérieur, avec des leds simulant un effet 3D dans l’esprit des DS 3 ( voir notre essai ) et C4 Cactus, et sont toujours assez imposants.

La C4 sur le site du constructeur français: http://www.citroen.fr/vehicules-neufs/citroen/citroen-c4.html

De plus, la C4 conserve son design statutaire et germanique. La carrosserie est tout de même assez sculptée et les inserts brillants apportent plus de finesse. Notons que la partie arrière s’équipe d’un petit aileron peint en noir, tout comme les poignées de porte, en alliance avec du chrome ; en personne, je suis moins convaincu par ce second élément… Ce petit relooking ne change par conséquent pas le style de la compacte, et n’enthousiasmera personne ; il prend le mérite de bien moderniser cette distinguée berline !

L’ère du tactile arrive dans la C4 ! Saturée de touches sur sa console centrale et son volant (qui n’est plus à moyeu fixe sur cette production), la C4 pêchait un peu au chapitre ergonomie, chose que nous déplorions récemment sur sa proche cousine DS 4 qui partage sa planche de bord.

En se calant sur la nouvelle stratégie tactile du groupe, la C4 gagne par conséquent l’écran des 508 restylée, 308, C4 Cactus et C4 Picasso ! Une arrivée bienvenue tant la planche de bord gagne en pureté et en distinction ! Notons que les touches sensitives encadrant l’écran des trois dernières citées sont ici remplacées par une rangée de « véritables » touches. Comme prévu, l’ergonomie progresse, quand bien même, nous le savons, le système multimédia SMEG de PSA n’est toujours pas un modèle de précision pour les graphismes du GPS. L’intuitivité des systèmes et la vitesse (tactile parfois paresseux, lenteur du système) peuvent être améliorés. Allez PSA, même un petit effort…

Citroën C4

L’habitacle est confortable

En outre, le dessin de l’habitacle est toujours au top car réussi et raffiné, tout comme la qualité de finition, de très bon niveau, hormis le claquement très banal de la fermeture des portières… Des détails qui n’échappent pas aux aficionados des allemandes ! Côté pratique, les rangements sont de bonne taille, tandis que l’habitabilité arrière est très suffisante, ainsi que le volume de coffre ( 408 L ) qui fait référence. La C4 a de claires aptitudes familiales !

Une vraie Citroën confortable, pataude pour autant ? Nous pensions, avec mon cher confrère Mathias de Blog-Moteur, tout autant « bagnolard » que moi, l’affaire conclue, dans l’affirmative ! Si « La première impression est souvent la bonne », quelle ne fut pas notre surprise de revoir notre opinion sur les voies viroleuses !

Un premier contact pas enthousiasmant c’est un fait avéré, le premier contact de notre version 1, 2 Puretech 130 associée à la toute nouvelle boite automatique EAT6 – qui se cache bien derrière cet antique design issu des Peugeot 406 de l’époque… – ne nous a guère réjoui… Position de conduite assez forte (notamment sur notre version équipée des sièges cuir à l’électricité, présentant moins d’amplitude de réglage), volant de grand diamètre commandant une direction semblant sur démultipliée et un peu collante, freins plutôt sensible et spongieux, nous n’étions guère emballés, avouons-le… En quittant l’agglomération urbaine pour l’autoroute, accélérateur et moteur/boite semblaient agréables, de confort, mais tout de même un peu paresseux, filtrant amplement les sensations. A l’approche des petites voies viroleuses, comprenez que nous étions un peu inquiets…

Essayons pour commencer le mode manuel de la boite. Très rapidement, nous nous rendons compte qu’il ne brille pas notamment. Levier commandé dans le « mauvais » sens, ne présentant qu’une sensation trop peu mécanique ; boite qui s’affole en passant trop tôt le rapport supérieur en forte accélération, rétrogradages un peu paresseux ne pouvant être aidés par des palettes au volant… Malgré une bonne vitesse de montée des rapports, ce passage en manuel ne convainc qu’à moitié. Sur une sage C4, nous n’allons pas crier au scandale !

Confortable, elle est aussi admirablement commode ! Passons alors la boite en mode sportif. Et présent, merveille, notre EAT6 démontre sa modernité et les immenses progrès des récentes boites automobile. Aussi, le PureTech voit une alliée de choix ! Un moteur jamais bruyant, qui, comparé à la DS 4 essayée en décembre en boite mécanique, semble avoir gagné en caractère et présente un son plus chantant dans les hauts régimes ce qu’il a perdu en force à bas régime ( couple de 230 Nm à 1 750 tr/min, 0-100 km/h en 10, 9, 1 000 m DA en 32, 3 ). La sonorité du ralenti à l’extérieur est aussi plus pleine et noble. A confirmer.

Joyau, la boite EAT6 descend les rapports avec à-propos en entrée, garantissant un utile frein moteur, difficile à retrouver sur l’excellente BVA8 ZF de BMW notamment ! Plus petit, ce petit moteur allège le train avant. Même si l’auto subit quelques effets de plongée au freins et de roulis en virage, son train avant s’accroche férocement au goudron dans une certaine légèreté et agilité, tandis que la suspension absorbe admirablement les défauts de la chaussée. Bien pour l’efficacité, moins pour les sensations, tout de même bien lissées. Cette version présente de sympathiques prestations sur cet exigeant terrain ! Une jolie surprise.

Donc, nous avons pris en main la nouvelle proposition diesel de milieu de gamme, à savoir le 1. 6 BlueHDi 120 en BVM6, qui grâce à de l’AdBlue et au filtre à particules, donne la possibilité d’éliminer plus de 90 % des NOx et particules. Rapidement, nous avons rapidement eu l’impression d’une moindre agilité par rapport à l’essence : le diesel, plus lourd, charge plus l’avant… De la même façon, et de manière très rationelle pour un diesel de milieu de gamme, il manque naturellement d’allonge à côté de l’essence en se montrant un peu creux, avec un certain temps de solution du turbo à très bas régime, quand il s’essouffle passé 4 000 tr/min. Il se met à votre disposition néanmoins très agréable à mi-régime, avec des performances satisfaisantes (couple de 300 Nm à 1 750 tr/min, 10, 6 au 0-100 km/h, 31, 9 au 1 000 m DA). Il présente un caractère souple et linéaire. Le moteur se révèle silencieux, à rajouter à la bonne insonorisation de la C4. La boite mécanique, bien qu’un peu accrocheuse, présente un débattement assez court et une bonne précision. Une version à apporter des conseils aux grands rouleurs.

Une C4 compétente et modernisée

Remise au goût du jour, la Citroën C4 adopte surtout des moteurs à au top et un écran tactile moderne qui lui fait beaucoup de bien du côté de l’ergonomie et de la présentation ! Une actualisation dans l’espoir de montrer qu’elle existe toujours, aux côtés d’une cousine 308 un brin envahissante ! Alors une prise en main un peu déroutante, elle nous aura finalement surpris en proposant une véritable efficacité de comportement, doublé d’un agrément moteur/boite bien réel dans les deux variantes essayées. Des prestations très convaincantes derrière un design très (trop ?) sobre, bien que plus récent. Notons que l’équipement est au goût du jour, avec, en plus du nouvel accès et démarrage mains-libres, un contrôle de traction intelligent, l’aide au démarrage en pente, l’Alerte de Franchissement Involontaire de Ligne ( AFIL ), la Surveillance d’Angle Mort et le service Citroen Connect Box d’appels d’urgence et d’assistance localisés.