Depuis la première vente de la Jeep Willys en 1941, Jeep a su conserver son célèbre design à l’américaine, à l’exception de quelques ratés, avouons-le, comme le Jeep Compass ou le Patriot. Cependant, il faut tout d’abord saluer le service du constructeur qui parvient globalement à améliorer le design originel et à susciter de nouvelles passions en élargissant un peu plus son cercle de Jeepers.
Passé sous l’ère Fiat, Jeep revient sur sous les feux de l’actualité et s’attaque désormais aux SUV urbains notamment l’Opel Mokka, Renault Captur et Mini Countryman pour ne citer qu’eux. Le principe n’est pas compliqué, soumettre un nouveau produit « adapté » à la ville mais qui offre aux heureux propriétaires des rencontres d’excursion en pleine nature, comme l’induit le slogan publicitaire : Connect with your liberty
C’est dans cette situation qu’est apparu le Jeep Renegade également dénommé Baby Jeep. Nous l’avons essayé pour vous au départ de Lyon en parcourant une portion d’autoroute sous la pluie et plusieurs virages à la suite dans un décor sympathique pour retrouver la station de Tignes, nous avons réussi à cerner ce Renegade
Le Jeep Renegade sur le site du constructeur américain : http://www.jeep.fr/renegade/
La découverte
Le Renegade est là devant nous, une gueule plutôt imposante et une carrosserie comme un cube qui n’est sans rappeler une certaine Nissan Cube ( pas vous ? ). Un caractère sérieux, sans tape à l’œil mais fun et efficace ! Deux feux ronds à l’avant et une grille avant à sept fentes nous suffisent pour dire qu’il s’agit bien d’une Jeep. D’ailleurs cette image est présente à tous les emplacements dans l’engin comme plusieurs autres symboles. Les designers se sont en effet bien éclatés et nous aussi car nous avons cherché encore et encore ces motifs avec assez de réussite.
Nous vous « dévoilerons » ces petits tenants et aboutissants au cours du récit. Les lignes sont très musclées et les ailes élargies reflètent une certaine robustesse à l’inverse de son demi-frère : le 500X avec lequel il partage le même châssis. Si vous vous rapprochez de très près au niveau de la vitre avant, vous constaterez un Jeep Willys escaladant le montant avant droit. A l’arrière, la forme comme un cube est toujours là mais est beaucoup plus arrondie. Les feux arrière sont cela va de soit … cubiques mais joliment faits grâce à leur disposition mi- incrusté à la carrosserie. Vous remarquerez un X au centre de ces feux, il s’agit d’un clin d’œil au jerrican d’essence du Jeep Willys. Les rétroviseurs gris satiné sur notre variante d’essai sont personnalisables tout comme la grille avant ( noir laqué, gris foncé, gris satine, noir mat ) et les jantes.
A souligner également que comme le veut désormais la coutume, des autocollants peuvent être collés sur le capot et sur les portières. Nouveau point important, le Renegade offre deux options pour enlever le toit : le CommandView permet d’ouvrir seulement le panneau avant électriquement, mais si vous souhaitez jouir davantage de luminosité, le MySky répond présent. Cependant ceci se fera au dépens de la capacité de chargement du coffre où il faudra ranger les deux panneaux escamotables.
Bienvenue à bord
A l’intérieur il n’y a pas de quoi fouetter un chat, c’est rustiquement bien fait ! Sur notre modèle d’essai, nous bénéficions de sièges de cuir blanc avec par endroits des bouts de cuir orange. La combinaison de ces deux couleurs est plutôt plaisante à rencontrer et donne de la gaieté dans un intérieur la plus part du temps sombre dans le domaine des voitures. Les sièges sont confortables mais mériteraient à être un poil moins fermes pour pouvoir dire : « oui, c’est très confortable ». Lorsqu’on se place côté conducteur, moteur pas allumé, on remarque ce très beau volant à 3 branches gainé de cuir marron et orné du logo Jeep. La prise en main est plutôt top et les différentes touches sur ce volant sont aisément disposées.
Si ce coup-ci on démarre l’auto, le beau poste informatique de bord digital de 7 ‘’ s’offre à vous. Et là, vous remarquerez un élément que je trouve « fun », c’est cet effet de « splash », une flaque de boue (ou d’eau) au niveau du compte-tours. A souligner également les nombreux morceaux et autres inserts en aluminium qui sont plus que les bienvenus et vous feront omettre par rencontre que vous conduisez un 4*4. Si vous avez peur de la foule, cette auto vous est destinée ! La sensation de place est impressionnante pour une voiture de 4. 25 mètres. La garde au toit est plus que satisfaisante et donne davantage de confort pour les plus grands d’entre nous.
A l’arrière il y a de l’espace, l’espace aux jambes est suffisant et on pourrait sans contrainte déplacer 3 grandes personnes à l’arrière ( pas trop costaud quand même ! ). Le coffre montre un volume de 525 litres ce qui est plutôt beaucoup pour une voiture de cette taille et surtout si on le compare à ses adversaires, 365 litres pour l’Opel Mokka et 350 litres pour la Mini Countryman. Laissez le coffre arrière non fermé et regardez à l’intérieur de la lunette arrière, un motif super compliqué à choisir y est caché, il s’agit du yéti mais chut …
En route, trêve de parole
Nous décidons de partir et de parcourir les kilomètres qui nous séparent de notre point d’arrivée : Tignes. Ma toute première remarque fut sur la prise en main que j’ai trouvée simple et plutôt pas difficile. Les commandes tombent sans y penser sous les mains sans jeter le moindre regard (du moins la plupart), ce qui est rassurant lors du premier rapport avec une voiture. C’est du poste de conduite du tout haut perché que nous avalons les kilomètres et une autre remarque s’impose. Malgré une fiche technique annonçant 140 chevaux et 350 Nm de couple sur notre variante Limited 2. 0 litres facturée à 29 850 euros, nous n’y croyons pas. Les reprises ne donnent franchement pas un coup de pied au derrière (mais est-ce le but recherché ?) par conséquent nous décidons de conduire le Renegade à son rythme, c’est-à-dire sans contrainte sans précipitation le tout dans le plaisir et la plus ou moins bonne humeur.
La route défile sous nos roues dans un confort appréciable grâce aux suspensions Mc Pherson du genre un peu ferme mais pas trop pour ne pas heurter l’anatomie des passagers. En virage le Renegade maintient le cap et malgré un poids flirtant aux 1505 kg, il ne bouge pas d’un poil et ne penche pas d’un côté comme d’un autre à chaque virage. De façon sereine, il est posé sur ces 4 roues indépendantes même lorsqu’on tente de le brusquer un peu. Seul petit hic : la consommation. Et là je dois dire que le Renegade est un gros bébé. Lors de notre session d’essai autoroute/route de campagne, nous avons relevé une consommation proche des 7-8 litres aux 100 kilomètres certainement due aux diverses relances pour que le Renegade puisse grimper jusqu’en haut des sommets. L’insonorisation n’est pas si mauvaise que ce qu’on peut lire sur le net, certes le diesel donne de la voix, mais ce n’est franchement pas agaçant (heureusement) et on s’y habitue très vite.
Et niveau piste, ça donne quoi ?
Fidèle à la coutume de la marque, le Renegade se proclame être le meilleur franchisseur de sa catégorie. Nous avons souhaité être attentif à cela et décidions d’abandonner les voies traditionnelles afin de retrouver un chemin plein de trous et avec un peu de chance avec la neige qui ne se fait plus attendre mais désirée. Bingo, quelques minutes plus tard nous voilà sur une piste inclinée, un peu enneigée et grandement cabossée : nous sommes heureux ! Avec un angle d’attaque de 21°, un angle ventral de 32. 1° et un angle de sortie de 24°, le Renegade s’en sort plutôt beaucoup et parcourt la portion de piste sereinement. En fonction de la nature de la route empruntée, le Renegade permet de choisir entre 4 modes : Auto, Neige, Sable, et boue. En mode automatique, le Renegade s’adapte automatiquement aux conditions et passe tout seul en mode traction afin de réduire la consommation. Comment fait-il ? Si comme nous, vous évoluez sous la pluie, le Renegade détecte qu’il pleut par le biais des essuies glaces et passe automatiquement en 4 roues motrices. Alors oui il est conçu en Italie et perd peut-être son côté des Etats-Unis, mais Jeep certifie qu’il a totalement été créé aux Etats-Unis et qu’il sont un des américains destiné à l’Europe.