En 2014, les autorités malaisiennes adoptent la NAP, une nouvelle politique de relance de l’industrie automobile. Plus de 90 % des voitures fabriquées et assemblées en Malaisie sont destinées au marché local. Mais le noyau du problème est la politique protectionniste adoptée par l’Etat depuis des décennies. C’est une longue époque désormais révolue au vu des mesures de libéralisation de la NAP.

Ce qui freinait l’expansion de l’industrie automobile malaisienne

Le protectionnisme pratiqué durant des décennies en Malaisie se traduisait notamment par l’application de taxes douanières démesurées sur les voitures importées. Cette politique draconienne avantageait les fabricants nationaux que sont Perodua et Proton, soit. Cela n’a cependant pas empêché la croissance, année après année, des importations de véhicules. 1Dans ce pays d’environ 30 millions d’habitants, les importations sont estimées à 19.7 millions d’euros en 2010. Elles grimpent à 48.4 millions d’euros en 2014 et atteignent les 63.1 millions d’euros au cours des dix premiers mois de l’année 2015.

Concernant les importations de pièces détachées, elles sont estimées à 22.4 millions d’euros au cours des dix premiers mois de l’année 2015. Ce qui signifie une augmentation de 49 % par rapport à la période équivalente en 2014. Puis, si les deux marques nationales réalisent plus de 46 % des ventes de véhicules particuliers en 2014, les fabricants étrangers ont le vent en poupe en ce qui concerne les voitures commerciales. Il nous reste maintenant à cerner ce qu’est censée apporter la nouvelle politique de l’industrie automobile.

Une politique de relance de l’industrie automobile malaisienne

Même si elle a été détrônée par l’Indonésie, la Thaïlande est toujours vue comme un modèle à suivre pour bien des pays de l’Asean. Et il semble bien que la Malaisie s’inspire de la politique thaïlandaise. Pour rappel, Bangkok n’asphyxie pas les fabricants par un matraquage fiscal irraisonné et n’oblige pas les marques étrangères à entrer dans des co-entreprises locales. S’autoproclamant le Detroit de l’Orient, la Thaïlande fabrique annuellement 1.9 millions d’unités, dont 1.2 millions destinés à l’exportation. Concernant la Malaisie, entre autres mesures, la suppression pure et simple des taxes d’importation des véhicules est prévue pour 2016. S’y ajoutent une baisse progressive puis une suppression totale des taxes imposées sur les voitures assemblées en Australie…