Les constructeurs automobiles ont beau réduire au maximum les émissions polluantes des véhicules à moteur diesel, cela n’a pas suffi à régler le problème des principaux pollueurs de l’atmosphère que sont les poids lourds. Alors, si on essayait l’hydrogène ?
Le projet est difficile mais faisable
La pollution due aux poids lourds est bien connue. L’aspiration à remplacer le diesel par des carburants zéro émission est grande. Cependant, les chercheurs n’arrivent pas à contourner un problème. Celui de devoir embarquer une très grande quantité d’énergie. Il est facile et peu couteux de confectionner un réservoir de plusieurs centaines de litres de gazole, mais il est bien compliqué de stocker une quantité comparable d’énergie électrique. Si l’on ne voit toujours aucun poids lourd électrique sur les routes, c’est pour tout un tas de raisons. Leur poids est trop important et demande en conséquence une énorme quantité énergie électrique pour la traction.
Pour une Renault Zoe, l’autonomie avoisine les 400 km. Un poids lourd de 36 tonnes aurait du mal à parcourir le même trajet, en usant du même concept. En plus, les batteries électriques prennent trop de place et demandent énormément de temps pour être rechargées. Il ne faut pas oublier que pour être rentable, un poids lourd doit exploiter le moindre mètre carré. Par ailleurs, pour les transporteurs, le temps c’est réellement de l’argent. De même, il ne faut pas trop compter, du moins pour le moment, sur le réseau de bornes rapides de recharge.
Qui ne tente rien n’a rien
Il y aurait cependant une ressource idéale, pour le futur du poids lourd. C’est la pile à combustible. Relativement compacte, cette solution permet à un véhicule de fort tonnage de rouler sans avoir à recharger et à patienter longtemps. Par rapport aux batteries rechargeables, la pile à combustible s’est montrée, ces temps-ci, comme une alternative bien envisageable. Le principe de base est assez simple : combiné à l’oxygène de l’air ambiant, l’hydrogène produit du courant que l’on peut utiliser pour alimenter le moteur d’un véhicule. Contrairement aux moteurs à combustion classique, le taux d’émission en CO2 ou d’autres particules nuisibles à l’environnement et à la santé avoisinerait le zéro. Ces piles présentent d’autres atouts plus qu’appréciables. Le rendement énergétique est important. De plus, les nuisances sonores sont moindres. Pour produire de l’hydrogène, il suffit d’avoir recours à la bonne vieille électrolyse de l’eau.
Le constructeur japonais Toyota a développé le projet baptisé « Portal ». Le but est d’explorer la faisabilité de l’usage d’une pile à hydrogène, pour alimenter des poids lourds. Le camion déploie une puissance de 670 CV. Le dispositif d’alimentation en énergie est composé de deux piles à combustible, fonctionnant à l’hydrogène, et d’une batterie de 12 kWh. Le poids total du véhicule de test s’élève à 36 tonnes et il a atteint une autonomie à 322 km. Le groupe Toyota donne crédit à la technologie de la pile à hydrogène. En effet, c’est une éventuelle solution pour devenir le système de propulsion du futur.